Qui suis-je aujourd'hui ?
Il est toujours compliqué de répondre à cette question, surtout quand nous prenons le temps de nous arrêter un instant et de se demander « Qui est-ce que je suis ? Qu’est-ce que je fais là ? ».
Là, nous ne nous arrêtons pas
simplement à « Oui, je suis untel… Je fais telle ou telle chose ».
Nous cherchons bien plus que ça derrière
cette simple question qui paraît enfantine. Dans le contexte actuel, c’est bien
plus qu’une question de rhétorique. Alors oui, qui suis-je
aujourd’hui ? Qu’est-ce qui fait que mon être se connecte avec l’environnement
qui m’entoure ?
Au-delà de mes spécificités
physionomiques qui me différencient des autres, au-delà d’une simple étiquette,
je me cherche encore. En revanche, ce qui est sûr, c’est que même si mon avenir
puisse être incertain et encore à écrire, mon passé a forgé ce que je suis
actuellement : ma manière de penser, de faire et d’agir.
Dernièrement, j’ai pu assister à
un atelier : « Comment convaincre en entretien d’embauche ».
En sortant, je me suis questionnée. Un entretien, ce n’est pas qu’un
rendez-vous pour « plaire » au recruteur. Non, à mon sens, c’est lui
montrer une facette de nous, celle qui travaille en l’occurrence. Ce qu’on ne
nous dit pas – mais que nous savons au fond de nous – c’est qu’il s’agit d’une
réelle recherche de soi, d’apprendre à savoir qui nous sommes réellement.
Si nous devions prendre un
exemple des questions posées, l’une d’elles est : « Quelles
sont vos qualités et quels sont vos défauts ? ».
On nous conseille souvent de
maquiller nos défauts en qualités, ou de trouver une façon habile d’y répondre.
Mais en soi, ne devrions-nous pas réfléchir un peu plus longuement sur cette
question ? Le dynamisme, la rigueur, et j’en passe, reviennent
probablement souvent chez les candidats. Bien sûr, on ne peut pas dire qu’on
est long à la détente, paresseux ou autre... Quoique. Peut-être que pour
certains, ça pourrait fonctionner.
Mais si je devais répondre à
cette question, l’une de mes qualités est ma remise en question. Ça pourrait
même être un défaut.
Et pourquoi donc je la mentionne
? Tout simplement parce que je ne serais probablement pas en train d’écrire à
l’heure actuelle sans cette capacité à me remettre en question. L’inconvénient,
c’est que je peux bouleverser certaines façons de voir le monde, accuser le
Diable un instant et faire l’avocat du Diable l’instant d’après.
Pourquoi ? Parce que je veux
comprendre. Je veux connaître différents points de vue pour pouvoir prendre la
décision la plus juste possible, si nécessaire.
Hormis le fait de remettre en
question ce qui est déjà en place, il y a tout de même des avantages : cela me
permet de m’adapter plus facilement à certaines situations, d’être plus
résiliente et de lâcher prise sur certains sujets. Lâcher prise ne signifie
pas abandonner, mais plutôt laisser aller pour accueillir une autre idée qui,
cette fois-ci, pourrait fonctionner.
Évidemment, cette façon de penser
qu’est la mienne a suivi son propre cheminement jusqu’ici. Plus jeune, j’étais
immature, susceptible et fermée à la communication, refusant qu’on s’en prenne
à mon ego. Malgré cela, j’étais généreuse, j’aimais sincèrement les personnes
qui ont été là pour moi, peu importe leur relation à mon égard. Je le suis
toujours, mais cette fois, j’ai su poser mes limites, car il est essentiel
de se donner de l’amour avant d’en offrir aux autres et d’exister à travers eux.
Paradoxalement, je ne comptais que sur moi-même, car même entourée, je me
sentais seule. Maintenant, je suis beaucoup plus en paix avec moi-même, car j’apprécie
ma solitude sans me sentir seule. J’ai l’impression que c’est l’un des plus
grands maux de notre époque actuelle : l’hyper-connectivité pour éviter de
se sentir seul(e), de constamment être en contact avec les autres, à donner
l’illusion d’une vie sociale épanouie à travers les réseaux et tous les moyens
de communication à notre disposition.
Je ne dis pas que je ne veux plus
voir personne, bien au contraire. J’aime les moments partagés avec mes ami(e)s
et les nouvelles rencontres, qu’elles soient amicales ou professionnelles, mais
j’aime tout autant ces instants où je suis seule avec moi-même.
J’ai appris à être indulgente
envers moi-même. Après tout, la personne avec qui je passe le plus clair de mon
temps n’est ni ma famille ni mes amis, c’est moi. Il vaut mieux que je puisse
me supporter pour les années à venir.
Ça me rappelle un conte, celui du
Marchand et de ses quatre femmes. Brièvement, ce marchand meurt et, parmi ses
épouses, seule la première accepte de le suivre dans la mort. Pourquoi ? Parce
que la quatrième représentait sa famille et ses amis, la troisième sa richesse
et son statut, la deuxième son corps physique, tandis que la première
symbolisait son âme. Et pourtant, c’est elle qu’il avait le plus négligée.
La morale de l’histoire étant qu’il est préférable de prendre soin de notre bien-être, de notre âme, car au final, c’est elle seule qui restera avec nous quand tout le reste aura disparu
L’élévation de notre âme, ne
devrait pas être uniquement une question de spiritualité comme on pourrait
l’imaginer actuellement. C’est bien plus que cela.
Si je devais répondre à la
question « Qui suis-je aujourd’hui ? » ma réponse ne serait
plus valable l’instant d’après, car je suis en perpétuelle évolution, tout
comme les émotions qui ne cessent de bouger.
Mais une chose est sûre : Je
suis ce que je suis, mais je ne suis pas figée dans une seule définition et
c’est ce qui me définit le mieux.
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