Je n’ai plus envie de plaire. J’ai envie de me reconnaître.
L’autre fois, j’ai regardé un film : Mulan. Je ne parle pas du film d’animation de 1998, non, mais le live action qui est sorti en 2020, par Disney. Comme tous ses films d’animation actuel, ils sont reproduits en live action.
À
mon sens, ce film a une profondeur que le film d’animation n’a pas, car il a
une ambiance plus sérieuse, moins cartoon. J’imagine que ce film a dû faire des
déçu(e)s car on n’y voyait pas l’emblématique Mushu, ce petit dragon rouge, qui
accompagnait Mulan et qui essayait de l’aider comme il le pouvait.
Lors
de l’annonce de sa sortie en 2020, je m’étais dit que j’allais le regarder à sa
sortie, mais ce n’est que cinq ans plus tard que je prends réellement le temps
de le regarder.
Et
pourquoi j’en parle maintenant ? C’est parce que je me suis un peu reconnue en
elle.
Ce
que je veux dire, c’est qu’on a, en chacun de nous, une force que nous n’osons
pas réellement montrer. Ou du moins, que nous sommes contraints de cacher. Et
c’est d’autant plus vrai pour les femmes. Bien que les mœurs d’aujourd’hui
aient beaucoup évolué, il y a toujours l’ombre de ce traditionnalisme qui plane
encore au-dessus de nos têtes. Elle s’estompe au fil du temps, de génération en
génération, mais elle ne disparaît pas complètement.
Effectivement,
dans notre société, même si des discours sonnant et trébuchant tels que : « ce
n’est pas l’apparence qui compte, c’est ce qu’il y a à l’intérieur » témoignent
d’une réelle ouverture d’esprit, il n’est pas non plus faux de reconnaître que,
malgré tout, l’apparence peut compter, et qu’elle influence souvent notre
perception des personnes que l’on croise ou que l’on côtoie.
Dans
cette optique, il y a une expression que j’aime beaucoup : « L’apparence
attire, l’esprit retiens ». Car c’est à la croisée de « c’est l’apparence
qui compte » et « non c’est ce qu’il y a à l’intérieur ».
L’évolution
de mon opinion et de cette pensée vient du fait qu’on m’a toujours considérée
comme marginale, au collège et au lycée. J’ai souvent été seule, j’avais peu
d’ami(e)s. J’avoue cependant que je jalousais un peu les élèves populaires du
lycée, qui avaient une vie palpitante, alors que tout ce à quoi j’aspirais,
c’était une romance comme dans les livres que je lisais.
Sortie
du lycée, je me suis retrouvée seule. Je n’avais plus de cocon familial. Il a
fallu que je me plie, professionnellement parlant, à une normalité. Celle-là
même qui, au bout de quelques années, a éprouvé ma véritable personnalité. La
rigueur a écrasé ma créativité. La déshumanisation des processus a éprouvé mon
émotivité. Je n’étais qu’un outil, bon à jeter si je continuais ainsi.
Alors
j’ai fui, pour finalement me retrouver dans un poste similaire. Le schéma
commençait à se répéter. J’ai encore fui.
Et
cette fois, je me suis retrouvée dans un management plus humain.
Mais
le résultat était là : ce milieu professionnel ne me convenait pas.
Oui,
mais après ? Cette prise de conscience m’a fait comprendre que fuir n’était pas
une solution éternelle. Il fallait que j’agisse. Comme Mulan dans le film, elle
aurait pu prendre le mauvais chemin et rejoindre cette sorcière, voir le monde
comme un ennemi. Mais non, entrevoir cette possibilité lui a donné le choix :
celui de se battre, de se faire intégrer telle qu’elle est, et de s’accepter
telle qu’elle est. Et comme elle, c’est le chemin que j’ai choisi pour incarner
ma voie professionnelle.
Je
suis encore en transition, et je fais encore mon chemin. Je l’ai choisi.
J’ai
choisi de m’incarner, d’exprimer mon authenticité.
Et
je suis fortement consciente que c’est ce dont les personnes ont besoin
actuellement, avec les réseaux sociaux, les IA.
Nous
manquons d’authenticité, de « vrai ».
Ce
qui est le plus rude dans tout ça, pour pouvoir s’exprimer réellement, c’est de
savoir qui on est vraiment. Ce qui nous motive au plus profond de nous, et ce
qui fait réellement sens.
C’est toujours douloureux de se mettre en face de son propre reflet, et
d’affronter nos zones d’ombre.
C’est douloureux, parce qu’on a encore ces vieux réflexes de : « sois
parfait(e) », « sois gentil(le) », etc. Et comme une alerte au danger, nous
voulons fuir ces zones-là, parce que sinon, nous ne serons pas intégrés.
Mais…
et si ces zones d’ombre sont notre force, finalement ?
Carl
Jung dit : « On ne devient pas lumineux en imaginant des figures de lumière,
mais en rendant l’obscurité consciente. »
Ce
qu’il voulait dire, c’est que tu dois aussi oser regarder en face ce qui te
dérange, ce que tu juges "vilain" en toi. Parce que c’est là que se
trouve ton pouvoir d’intégration, de transformation et d’alignement.
Et
c’est là que réside ta perfection : dans ton imperfection, dans ton humanité.
Depuis
cette prise de conscience et cette introspection, j’ai un regard plus doux sur
le monde. Je reconnais également la valeur des autres, sans écraser la mienne.
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